Frelon asiatique : le danger ne faiblit pas pour les abeilles

Publié le par AMALUR64

Par Jacques Ripoche http://www.sudouest.fr/2013/05/05/la-predation-du-frelon-asiatique-ne-faiblit-pas-1044392-1386.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20130505-[zone_info]

 

Frelon asiatique : le danger ne faiblit pas pour les abeilles

VIDEO. Denis Thiéry et l’unité santé et agroécologie du vignoble étudient le frelon asiatique depuis plusieurs années pour mieux le piéger. Le point sur l'état de la lutte

Denis Thiéry a mis 24 femelles en cage pour mieux les observer. Révélation : elles ne se battent pas entre elles.
Denis Thiéry a mis 24 femelles en cage pour mieux les observer. Révélation : elles ne se battent pas entre elles. (Photo Thierry David)

Au centre Bordeaux Aquitaine de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), Denis Thiéry et l’unité santé et agroécologie du vignoble étudient le frelon asiatique depuis plusieurs années pour mieux le piéger. Avec lui, le point sur l’état de la lutte…

1 Une forte présence dans la région

Le frelon asiatique (Vespa velutina) est entré en France en 2004, près de Villeneuve-sur-Lot, en Lot-et-Garonne, dans un conteneur de bonsaïs en provenance de Chine. La première colonie a été identifiée par Jean Haxaire, correspondant régional du Muséum d’histoire naturelle. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Gif-sur-Yvette a déterminé qu’il n’y avait eu qu’un seul lieu d’introduction.

Depuis, l’insecte prédateur a largement agrandi son territoire, gagnant l’Italie et l’Espagne. En France, il atteint aujourd’hui sa limite nord au niveau de la forêt de Compiègne. Mais c’est en Gironde, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques que l’on trouve le plus grand nombre de nids, chacun pouvant contenir plus de 5 000 individus. Cette forte présence s’explique par la proximité du lieu d’introduction combinée avec des conditions climatiques et hydrologiques favorables.

2 Les abeilles, un mets de qualité

Les chercheurs ont récemment mis en évidence le fait que le frelon asiatique n’attaque pas les ruches avant l’été. Les abeilles ne sont pas pour lui un plat unique : il se nourrit aussi de charognes et de déchets de poubelles qu’il trouve en abondance, notamment dans les agglomérations.

Par ailleurs, attaquer une ruche reste pour le frelon un acte risqué, car l’abeille se défend. S’il dispose ainsi de ressources alternatives, son attrait pour les butineuses suppose donc qu’elles lui apportent un élément « qualitatif » particulier. Sur ce point, Denis Thiéry avance l’hypothèse que le frelon trouve chez les abeilles des nutriments spécifiques qui favoriseront la naissance de femelles bien fécondes. « Mais, précise-t-il, on ne sait pas tout sur ses besoins nutritifs. »

3 Les effets limités du piégeage actuel

L’idée de base de la recherche était d’étudier le comportement alimentaire du frelon asiatique avec le but de mettre au point une phéromone permettant de le piéger. Mais également d’explorer toutes les pistes de nature à déréglementer le nid.

Il n’est pas exclu qu’une phéromone spécifique, sélective, c’est-à-dire qui n’attire que lui, soit disponible à plus ou moins court terme. L’Inra de Bordeaux et l’université de Tours y travaillent. « Seulement,

une molécule ne suffira peut-être pas pour être efficace, temporise Denis Thiéry. Il en faudra sans doute plusieurs. » Une phéromone de marquage en particulier, sur le modèle de celle que dans la nature les abeilles produisent pour signaler à leurs congénères une fleur appétissante.

En attendant, les pièges traditionnels à base de protéines de poisson et de sucre continuent de fonctionner. Et plutôt bien. Mais, souligne le chercheur, « nous constatons que malgré les captures la prédation ne diminue pas ». Par ailleurs, une piste vient de se refermer : « On ne croit plus à la méthode du piégeage des fondatrices au printemps. » Peu efficace : « En cinq semaines, on a pris 78 frelons dans 25 pièges, alors qu’ils sont des milliers. »

4 Attaquer au cœur du nid

L’analyse du comportement des frelons asiatiques par le laboratoire de l’Inra de Bordeaux, où notamment 24 femelles cohabitent en vase clos, a permis de montrer que, contre toute attente, il n’y a pas de compétition entre elles. Mais l’étude en captivité a ses limites : « On ne les tient pas plus de quarante jours », précise Denis Thiéry, alors que le cycle s’étale sur un an. L’idéal serait de pouvoir les observer directement dans le nid, grâce à des capteurs thermiques, des endoscopes, des microcaméras, etc.

C’est faisable tant que le nid ne dépasse pas la taille d’un ballon de foot, au-delà ça devient dangereux. La stratégie de lutte qui semble désormais s’imposer consisterait à attaquer à la fin de l’automne pour empêcher les accouplements et donc la reproduction. Pas simple.

Affaire à suivre…

 

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Publié dans Environnement

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